[Test Vita] Tearaway

Le par
Sorti le 22 novembre dernier, Tearaway est le 3ème jeu du studio Mediamolecule, après Little Big Planet 1 et 2 sortis sur Playstation 3. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, c'est un jeu de plateforme sur PS Vita, ayant la particularité (entre autres) d'exploiter à fond toutes les fonctionnalités de cette console (pavé tactile arrière, écran tactile, micro, caméra...)



Histoire


Premier grand point fort de ce jeux, vous n'incarnez pas un héro sur-humain qui devra sauver le monde, mais vous-même, vous, derrière votre écran de PS-Vita, vu alors comme un Dieu omnipotent par les habitants du petit univers que Mediamolecule a recréé. Un univers totalement en papier découpé et plié, dans lequel évolue Iota/Atoi, messager/messagère de ce monde qu'il/elle va parcourir dans tous les sens pour aller délivrer son message, au dieu Vous. C'est donc avec vos gros doigts patauds que vous déformerez l'univers par en dessous afin d'aider Iota dans ses aventures.



Une direction artistique magnifique

  
                     

Il n'y a rien à dire de ce que coté là, c'est un sans-faute de la part de Mediamolecule. L'unviers est coloré, chatoyant, plein de touches créatives, toujours en mouvement (les éléments du décors réagissent d'ailleurs aux pressions sur les boutons ou aux mouvements de la PS-Vita), délirant même par moment et plein d'humour. Ceux qui ont joué aux Little Big Planet ne seront pas perdus. La plupart des décors sont juste à tomber, le monde de papier est crédible et en même temps magnifique. Les deux messagers (garçon/fille) sont à croquer, et comme pour les LBP, totalement personnalisables. Un atelier pour dessiner et découper via l'écran tactile est d'ailleurs disponible.

                        

La musique est elle-aussi sublime, un mélange de musique du monde et de rythmes plus endiablés lors des passages au gameplay rapide.

                                            

L'ambiance sonore est à tomber, le moindre mouvement produit un petit bruit, le vent bruisse dans les feuillages de papier, les boutons/contrôles produisent des sons, jusqu'à certains passages où les actions du joueurs modifient la musique en temps réel.
C'est juste magique.

                         

Gameplay


La vidéo d'introduction des BrothersGamers donne une bonne idée du gameplay, du moins au début du jeu (http://www.lescheetahmen.fr/ctf.php?id=212
)
De nouveaux éléments de gameplay apparaissent au fur et à mesure du jeu et il faudra de plus en plus utiliser toutes les fonctionnalités de la Vita. Jusqu'à la caméra qui joue un rôle primordial pour l'immersion.

                         

C'est frais, c'est varié, on ne s'ennuie jamais, et on est constamment le sourire aux lèvres à se demander quelle sera la prochaine trouvaille. Parcourir le monde aux cotés de Iota/Atoi, à s'émerveiller devant les animaux, les arbres, les personnages délirants, c'est une joie continue. Il y a aussi un effet "open-world" indéniable par moment (certes très modeste), on peut jouer avec les écureuils, prendre des photos, décorer son messager, etc...

                       

C'est un pur plaisir à jouer, mais pour une fois un pur plaisir créatif. C'est une immersion positive, Iota devient notre ami, notre créativité est toujours mise à l'épreuve, c'est frais et généreux.


Durée de vie


Faire la quinzaine de chapitres d'une seule traite devrait prendre 5/6 heures. Cela parait court, mais il y a tellement de choses à faire, à découvrir ou à créer qu'on peut facilement y passer 20 heures. Finir à 100% demandera un peu de patience.
Mais l'aventure continue en dehors du jeu ! Tout au long de l'histoire il y a en effet une multitude de patrons à découvrir, patrons que l'ont pourra imprimer / colorier / découper pour recréer l'univers chez soi. C'est parfait pour les enfants, mais même les adultes pourront s'amuser tant c'est bien fait et inventif (Ca, ça n'a pas été fait par des enfants : http://www.flickr.com/photos/annathered/11114205305/
 :))
Il est aussi possible de partager les photos prises in-game sur le site tearaway.me
 
 (c'est de là que proviennent les miennes), du coup on se prend au jeu du photo-reportage


Conclusion


Le seul reproche que l'ont pourrait faire est peut-être le manque d'ambition : c'est relativement court, c'est sur un support (la PS Vita) peu connu, bref une diffusion restreinte. Un tel bijoux aurait mérité mieux. Mais d'un autre coté on a du mal à imaginer un tel gameplay sur autre chose que la Vita.
Il y a tellement d'idées dans ce jeu qu'on voudrait que tous les jeux soient comme ça. C'est une inventivité à tous les niveaux, une générosité, une histoire d'amitié belle et simple, on se prend d'empathie pour Iota/Atoi, certains chapitres peuvent être délirants, d'autres tristes, d'autre sublimes dans leur combinaison visuel/musique.

                         

La fin personnellement m'a cloué à mon fauteuil. On dit "c'est le voyage qui est important, pas la destination" et Tearaway l'illustre magnifiquement...
C'est clairement pour moi une véritable ?uvre d'art, à la fois un ovni dans le monde vidéo-ludique de part son inventivité, mais dans le même temps c'est comme ça qu'on voudrait que soient tous les jeux vidéos...
Bref, le noter (10 / 10 ?) n'aurait pour moi aucun sens tant il est au dessus de tous les autres.


Spoilers


Partie contenant des spoilers à ne pas lire si vous ne voulez pas de révélations sur la fin.

Il arrive souvent que dans un jeu on nous demande de faire preuve d'empathie pour les personnages. C'est aussi le principe de l'immersion. On peut penser par exemple à la fin de Red Dead Redemption, sublime tant on s'est accroché au héros tout le long du jeu.
Tearaway va pour moi bien plus loin. Quand à la fin du jeu Atoi m'a raconté comment elle, elle avait vécu notre aventure, j'avais littéralement les larmes aux yeux. Tout le jeu est fait pour nous faire vibrer d'empathie envers Atoi. Il y a les passages avec le bébé wendigo, les wendigos domptés, le long passage triste où l'on escorte une autre messagère dont le chant de désespoir résonne dans les couloirs. On apprend à l'aimer notre messager.
La fin est unique en son genre. C'était maintenant au tour de Iota/Atoi d'éprouver de l'empathie pour nous. Nous avons donc relu/revécu en coeur notre aventure. Désormais inoubliable.

Partager cet article :