L'Hebdo'critique #6 - Les 3 Frères : Le Retour

Le par

Bonjour tout le monde ! Aujourd’hui, pour ce sixième article de l’Hebdo’critique, nous avons décidé de vous parler du film Les 3 Frères : Le Retour par Les Inconnus. Vous pouvez retrouver tout d’abord mon avis en vidéo, suivit de celui de Jules-Emile juste après.


L’avis de Stupide Aldo


L’avis de Jules-Emile Cazlab

Eh bien moi je n’ai pas aimé ce film et je n’ai pas ris. Oh, j’ai bien souris à l’occasion, mais c’est tout. J’ai trouvé les agissements des frères, principalement de Didier et de Pascal, tellement détestables et ancrés dans une forme de réalisme que le film m’a paru davantage sombre que drôle. Le truc c’est que je n’ai pas non plus détesté ce film, et je ne le considère pas comme mauvais, mais uniquement pas drôle. Et c’est quand même con pour une comédie. Avec du recul cependant, je lui vois de l’intérêt car il permet de montrer une réalité très lugubre : la dépendance à l’argent est devenue tellement normale que des gens qui tirent profit de la naïveté et de l’innocence d’autrui semble apte à devenir le sujet d’une comédie. 

Ouais mais tu t’es marré devant Le Crocodile du Botswanga, et pourtant c’est des blagues sur un despote, et tu as même ris sur des blagues sur la Shoah. C’est pire non ? 

Bah non, ce n’est pas pire. Dans Le Crocodile du Botswanga, on tourne le despote en dérision, et si les agissements de Didier (l’agent dans Le Crocodile) sont douteux, c’est fait de façon à ce qu’on se moque de lui aussi. Cela fonctionne car leurs traits sont forcés vers la caricature, sans en être vraiment une. Pour revenir aux Trois frères, les personnages sont interprétés de manière plus réaliste. 

Je n’ai pas trouvé le jeu d’acteur des Trois frères très réaliste... 

Merde. 

... 

Ce que je veux dire c’est que l’on a des exemples de types qui font ce que font les trois frères, et c’est tellement mis en avant, la condamnation ne passant que par leur ridicule, que j’ai eu du mal à rire. Pour le reste, il y a nombre d’autoréférences que je n’ai pas vue probablement, sans compter que je n’avais pas une once de nostalgie en allant voir ce film. Et les personnages sont trop antipathiques, je n’ai pas senti qu’ils étaient condamnés ou ridicules car il n’y a AUCUN personnage pour vraiment contrebalancer ce fait. Pas même Bernard qui passe juste pour un débile d’une autre nature que les deux autres. La seule chose c’est que l’on constate que ce sont des merdes, mais faire ce constat, c’est une approche narratologique qui relève plus du drame que de la comédie. 

C’est peut-être une comédie dramatique ? 

Vu le sujet, ça pourrait : Devant rembourser 5 700 euros dus par leur mère à une maison de disques, les trois frères doivent se partager ce paiement, ou l’un d’eux sera désigné, in solidum, comme le seul à devoir payer. Didier et Pascal, exploitant chacun la naïveté d’une femme, l’un d’une femme au foyer seule devant hériter de sa mère, et l’autre d’une bourgeoise très riche, retirent tout leur argent de leur compte, laissant à Bernard, fauché, le « privilège » de rembourser la dette. Au final, ceux qui ont de l’argent refusent de payer leur part pour garder cet argent et laisser celui qui n’a pas un rond tout payer. Sauf que Didier sera viré de chez lui quand sa femme découvrira le pot aux roses (oui, ça s’écrit comme ça, il faut se méfier des pots). Et Pascal avouera devant sa bourgeoise qu’elle ne l’intéresse que pour son argent en faisant un speech à ses frangins sans se rendre compte qu’elle est derrière lui... Comment alors réunir les 5 700 euros ? Certainement pas en faisant quelque chose d’honorable. Bernard a une ouverture pour une émission qui pourrait lui rapporter 40 000, mais il refuse de peur d’être ridicule. Sinon, on veut profiter du gamin du premier film, devenu grand... Rien de glorieux. 

Ah ouais, comédie dramatique, ça colle bien.

Là, je ne peux pas m’empêcher de faire une digression sur la comédie et de remonter au XVIIe siècle... À la base une comédie n’est pas nécessairement drôle. Une comédie, c’est avant tout un argument ancré dans le réel, et dans le temps d’écriture ou de représentation de la pièce, avec des personnages populaires, et s’oppose à la tragédie. Une comédie conçue pour être drôle se nomme une farce. C’est ce que faisait Molière. Et déjà à l’époque, la farce n’était pas un genre très respecté par les grands. Cette définition de comédie rend l’appellation valable pour Les Trois frères. Sauf qu’on est plus au XVIIe et que la comédie de l’époque est devenue le drame tandis que la farce est devenue la comédie. À cheval entre les deux, on a la comédie dramatique. Donc doit on considère que ce film appartient à ce dernier registre, soit que c’est une comédie qui n’est pas drôle, et donc qui est ratée. 

Pour le reste, techniquement je n’ai rien à dire, et les acteurs sont bons et ce n’est pas mal filmé. La tendance des « anciens » à parler comme la génération suivante dans la langue jeune est bien gérée, mais ça ne me touche pas. Je vous rassure, je ne vais pas vous assommer avec des considérations linguistiques. Mais le verlan, parlé par des types qui ne le comprenne pas et n’en comprenne pas les enjeux, ne m’a pas, dans ce cas précis, fait rire. Des fois ça marche, des fois non, ça dépend comment c’est joué. 

Bref, le film n’est pas mauvais, ni inintéressant. Il ne m’a juste pas fait rire. Et pour une comédie, c’est con.


Bande annonce

Bande annonce de Les 3 Frères : Le Retour par Les Inconnus.


Merci, nous vous souhaitons une bonne journée et, en attendant notre prochaine critique, vous pouvez retrouver d'autre article Jules-Emile sur son blog et mes vidéos toujours sur YouTube. A la semaine prochaine !


par Stupide Aldo & Jules-Emile Cazlab

source : www.focusur.fr (image)www.youtube.com (bande annonce) www.cache.20minutes.fr (vignette) 

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