[PS3/X360] Coupe du monde 2014 : Faut-il acheter le jeu officiel « made
in EA » ?
Informations
diverses :
Titre -> Coupe du Monde de la FIFA : Brésil 2014
Développeur/Éditeur -> EA
Sortie -> 17 avril 2014
Prix constaté -> un peu plus de 50€ en ligne, fdp inclus
Crédit photos -> EA Sports
La Coupe du Monde sacre la meilleure équipe de la planète
tous les 4 ans, l’argent pouvant désigner l’organisateur mais pas (encore) le
vainqueur. Une seule sélection triomphera cette année au Brésil, laissant
beaucoup de supporters déçus aux quatre coins de la planète. Cependant, il est
possible de réécrire l’Histoire avec le jeu officiel du tournoi, sorti pour
cette édition Brésil 2014 sur PS3 et Xbox 360, les fameuses consoles
« nextgen ». Comme dans la réalité, le virtuel intègre son lot de
stars talentueuses, de stades remplis et de mascottes pourries. Mais un
problème se pose : vendu au prix standard d’un jeu, celui-ci devient aussi
convoité qu’une fourchette en plastique après la Coupe du Monde. Alors oui ou
non, faut-il se procurer le jeu officiel de la Coupe du Monde 2014 ?
Au vu des dernières éditions, nous pouvons nous demander si
la Coupe du Monde n’en est pas rendue à l’état de « running
gag » : en effet, la moitié des stades ne sont pas terminés avant le
début de la compétition, tandis que l’on s’ennuie en regardant les matchs de
poule comme durant une étape de plat au Tour de France, en attendant que
l’Angleterre et le Portugal se fassent éliminer en huitièmes voire en quarts,
alors que l’Allemagne, le Brésil et l’Italie évoluent doucement mais sûrement
vers le dernier carré. Quid de la France ? Car on est jamais sûr de rien
avec les Bleus. Elimination en poule synonyme d’humiliation ? Sortie
prématurée en huitièmes ? Beau quart de finale ? Défaite en demi ou
en finale avec son lot de regrets ? Ou, soyons fou, Hugo Lloris soulevant
le trophée ? Une seule chose est sûre, c’est que sur consoles, il n’existe
pas un seul scénario mais une infinité.
Coupe du monde de la FIFA : Brésil 2014 sur PS3 et Xbox
360 intègre le désormais bien connu mode « Deviens Capitaine », où
votre joueur virtuel doit grimper les échelons de la sélection nationale en
essayant d’obtenir la meilleur note sur le terrain mais aussi à l’entraînement,
une nouveauté dans cet opus. Il ne s’agit pas de tenter un tour du monde quand
le coach dit de faire des jongles, ou d’esquiver la moitié de la série d’abdos
quand celui ne regarde pas. Ici, c’est le score dans les mini-jeux techniques
qui compte. Plus celui-ci sera élevé, plus vos stats et votre réputation auprès
du coach augmenteront. En match, la caméra spécial « Deviens
Capitaine » renforce l’immersion, donnant l’impression d’être vraiment sur
la pelouse. Comble du bonheur, vous ne vous ferez pas engueuler par vos
coéquipiers en gardant trop longtemps le ballon.
Passons maintenant à l’essentiel : le mode « Route vers
la Coupe du Monde » où vous mènerez l’une des 203 sélections nationales à
travers les qualifications continentales, afin d’obtenir votre ticket pour le
Brésil, pour ensuite aller conquérir le Graal. Entre les matchs amicaux du
départ, indispensables pour les puristes voulant tester une dizaine de
compositions, plus accessoires pour les autres joueurs, les entraînements
permettant d’augmenter les compétences des joueurs en vitesse, tirs ou encore
passes, et les matchs de qualification à haute tension, l’avant Coupe du Monde
concentre la plus grosse partie de l’aventure. La phase finale, avec ses 7
matchs au maximum, fait office de dessert, arrivant comme la bûche à la fin du
repas de Noël. Une fois arrivé au Brésil, on ne peut que savourer au minimum
trois rencontres dans cette ambiance indescriptible de fête et de ferveur
populaire, après tant de temps passé à arpenter des stades pourris où l’herbe
se faisait parfois plus rare que la terre battue. L’ambiance de la Coupe du
Monde est retranscrite à merveille avec les coachs s’excitant sur le bord du
terrain tout comme les spectateurs dans les tribunes, tandis qu’on hésitera pas
à verser une petite larme à la Evra en entendant la Marseillaise durant
l’introduction de la rencontre. Le gros point positif est à mettre au crédit de
la foule, au contraire des commentateurs dont le jukebox n’a pas évolué d’un
1/10ème.
Maintenant que vous savez tout de la forme, passons au
problème de fond : la jouabilité, qui risque de diviser. Comme d’habitude,
celle-ci est sensiblement différente de la démo ce qui rend plus que discutable
l’utilité de celle-ci. Au final, on reste sur du FIFA pur et dur, où deux
grosses différences se dégagent par rapport au dernier opus, sorti il y a 6
mois à peine.
En premier lieu, le jeu a été rendu plus abordable par
l’abaissement de la difficulté. Ainsi, le mode Légende n’est plus aussi cheaté
que d’habitude. Les gardiens sont quant à eux passés de « murs » à
« emmental », où quand la qualité du BTP portugais laisse place aux
trous 100% AOC du fromage jurassien. La sensibilité au niveau de la puissance
des frappes, des centres et des passes est plus clémente tandis que l’arbitre a
abandonné l’idée de siffler des penaltys farfelus, compensant avec des cartons
jaunes abusés.
En second lieu, on trouve un jeu débarrassé des sprints à
gogo et des L1 + triangle pour contourner ou sauter n’importe quelle défense.
Ainsi, un joueur avec le ballon sera rattrapable, même si il s’appelle
Cristiano Ronaldo, tandis que les balles lobées finiront souvent sur la tête
des défenseurs. Quelque fois rageant quand vous jouez le contre… Le jeu en passes courtes et rapides, de même
que les renversements de jeu, permettent de trouver des solutions, même si les
transmissions sont quelques fois hasardeuses en précision. Également énervant,
ou plutôt lassant (difficile d’utiliser cet adjectif alors que le jeu est sorti
il y a une semaine), les centres, devenus inefficaces comparés aux frappes. Au
final, le jouabilité se révèle être destabilisante pour les joueurs habituels
de FIFA, mais comme avec tout, il faut s’exercer avant de prendre son
pied.
L’expérience en solo est complétée par les scénarios,
consistant le plus souvent à remporter un match perdu d’avance, ou alors à
marquer un certain nombre de buts en contrôlant un seul joueur.
Malheureusement, les défis sont vite lassants, un peu comme les
contre-la-montre dans les jeux de bagnole. Pour cause, on fait tout le temps la
même chose, avec comme récompense des crédits à dépenser dans la boutique
contre ballons, maillots à l’ancienne et matchs en ligne supplémentaires.
Le online, dernière partie de ce test, se scinde en deux
grosses parties qui n’ont rien d’original. La première consiste à disputer une
Coupe du Monde, cette fois-ci face à des adversaires réels. La seconde
reproduit le système de divisions avec en lieu et place des villes. Elles sont
au nombre de 12, le but étant de passer de Manaus à Rio de Janeiro en cumulant
un certain nombre de points par saison de 10 matchs. Très peu intéressant si
vous possédez déjà FIFA14, qui compte en sa faveur une plus grande communauté,
plus d’équipes et FIFA Ultimate Team. Surtout que la jouabilité en ligne se
révèle être capricieuse, la vitesse de jeu étant plus rapide que face à l’IA.
On se retrouvera donc à passer d’un camp à l’autre en à peine deux secondes, à
marquer des buts sans trop savoir comment on a fait pour se frayer un chemin
jusqu’à la surface adverse. Car le jeu de possession devient très difficile à
produire en ligne, avec la pression que mettent les adversaires humains sur le
porteur du ballon. De plus, les contrôles de balle sont quelques fois longs,
les appels souvent foireux et le temps de réponse extrêmement long entre la pression
du bouton et l’action du joueur. Personnellement, j’ai zappé le online, une
manette risquait d’y passer.
En conclusion, ne mettez pas 50€ dans le jeu officiel de
la Coupe du Monde 2014 si vous êtes un joueur qui passe le plus clair de son
temps sur le online. Par contre, si vous n’avez pas FIFA14 et que vous êtes à
fond dans le trip Brésil 2014, n’hésitez pas à investir. Les émotions fortes
sont au rendez-vous, avec comme toujours le plaisir de mener un petit poucet
vers le titre suprême.
Notes : 15/20
Offline (Qui est en réalité un 17 allégé de 2 points pour les petits bugs,
assez nombreux)
12/20 Online (Baissez la note de
5 points si vous avez FIFA14)