[Critique] Hollow Knight

Le par

Version Nintendo Switch

Personnellement, je reste un consommateur peu avisé sur la scène du jeu vidéo indépendant. Cela est principalement dû au fait que très peu de jeux sortent en version boite. J’essaie de boycotter le plus possible le démat’ (c’est un autre sujet remarquez) et cela m’empêche, je dois l’avouer, de jouer à quelques bijoux indés qui peuplent notre paysage vidéoludique. Pourtant, quelques œuvres me font de l’œil. Récemment je pourrais citer Celeste ou Cuphead qui sont des mastodontes indépendants. Mais s’il y a un jeu qui me donnait envie, de par son esthétique et sa promesse d’être un Metroidvania réussi, c’est Hollow Knight. Malgré sa sortie PC en 2017 et 2018 sur consoles, j’ai attendu 2019 pour avoir ce bijou dans son écrin en plastique. Oui j’ai su patienter. Et je remercie les 3 créateurs Australiens du jeu d’avoir sorti cette version physique. Car sans ça, je serais passé à côté d’un des plus grands chefs d’œuvre de notre génération…    

 

Le Chevalier Creux


                Il était une fois un royaume, vaste et riche, nommé Hollownest. Ce dernier fut un temps puissant mais petit à petit, sombra pour une raison que je ne spoilerai pas, dans la folie et il ne reste actuellement que des ruines sur lesquelles nous devons rebâtir un espoir. Pour se faire, le joueur contrôle un chevalier creux, ou Hollow Knight. Dans un petit village qui servira de hub de commerce, Dirtmouth, nous allons pouvoir tomber dans un puit menant aux différentes zones qui composent Hollownest. La composante Metroidvania est bien là, il y a bons nombres de zones qui vous seront bloquées dans un premier temps. Seules des clés, qui sont des pouvoirs que vous allez acquérir, vous permettront de vous mouvoir dans ce monde onirique, fantomatique, et peuplé d’insectoïdes. L’originalité de ce jeu est en effet, que ceci se passe dans un monde peuplé de personnages inspirés de différents insectes. Des mantes religieuses aux araignées, en passant par des mouches et autres. Ce monde fermé vous délivrera petit à petit son histoire. Son histoire qui se veut secrète et implicite, il vous faudra souvent interpréter des éléments, des décors ou bien encore des phrases cryptiques, pour bien saisir dans son entièreté l’enjeu qui vous a été mis entre les mains. Une fois que tout le puzzle est mis en place, l’histoire mélancolique de ces souterrains vous prendra à la gorge. C’est inattendu et parfaitement maitrisé, même si simple en surface, il suffit que vous grattiez un peu pour comprendre toutes les sous couches de lecture. C’est là son grand point fort, la grande maîtrise de son univers.

 

La Team Cherry sur le gâteau


Cette maîtrise passe aussi par de somptueux graphismes 2D combinés à de magnifiques dessins, donnant de sublimes screenshots. Les zones sont toutes très réussies, il faut avouer, pas de fausses notes. On traverse des marais, des jungles, des zones neigeuses, la rétine en prend plein la vue. Un petit point sur le chara design hyper léché, chaque petit insecte est différent et toute une histoire découle de son visuel. Les yeux sont le miroir de l’âme, n’oubliez jamais ça dans ce jeu et vous ressentirez toute la force qui se dégage des bestioles. Le tout ponctué par un incroyable travail sur la musique. Une des meilleures OST de tous les temps ? Oui largement. Tout est réfléchi pour coller à ce que l’on voir de manière la plus pointilleuse possible.  

 

Je suis en panne de jeu de mot, ça me fout le bourdon


Mettons les bras dans le moteur et parlons mécanique tout de même. Le jeu est donc un plateformer / aventure / exploration. Et il excelle dans les 3… Les pouvoirs que vous allez obtenir dans les recoins labyrinthiques du jeu vous feront sauter plus haut, taper plus fort. Ce système de découverte est couplé à une mécanique de runes, que vous pouvez équiper en nombre limité. Ce qui vous donnera de nouveaux pouvoirs comme, le meilleur, sentir mauvais, créant une zone autours de vous où les ennemis perdront de la vie. Ce système est d’autant plus poussé que certaines runes se combinent pour créer des combos, laissant libre court à votre imagination pour réfléchir à des ensemble de runes propre à votre gameplay. Une brute, un collecteur d’argent, un empoisonneur, de nombreuses possibilités qui sont toutes viables. Enfin parlons de la difficulté. Certes elle est un peu corsée, mais rien d’insurmontable ! Les boss ont des patterns que l’on peut apprendre en quelques coups, les sauvegardes (représentées par des bancs où on peut se reposer) ne sont jamais très loin de zones clefs, les zones de plateformes récompensent l’assiduité. La courbe de difficulté est bien dosée, avec quelques pics mais rien de bien méchant, qui plus est, un vrai sentiment d’accomplissement est présent.

En conclusion, je pense que ce jeu me fait revoir ma façon de penser les indépendants. Je pense qu’il faut que je fasse un peu plus confiance au démat car je peux passer à côté de ce genre de jeu qui crée l’histoire de notre média favori. Quitte à reprendre une édition physique derrière. D’ailleurs Hollow Knight propose 40h de jeu (100% mais je n’ai pas fait les DLC et j'ai encore beaucoup de secrets à découvrir) pour un prix hyper attractif. Pour le coup, c’est le genre de petite perle où je serais capable d’acheter l’édition physique ET demat. Et je n’aurai aucun regret. D’ailleurs j’ai très hâte de la suite, Silksong, qui s’annonce encore plus beau et complet. Ne parlez plus de Metroidvania. Il faut maintenant parler d’Hollow Metroidvania.

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